Biographie de F.A. Larrieu

 

PETITE FILLE ET GERANIUMS SUR UN PERRON

PETITE FILLE ET GERANIUMS SUR UN PERRON

Françoise Larrieu est née en Haute Saône en mai 1920 mais c’est en Tunisie qu’elle va passer la première partie de sa jeunesse.

Son père, Paul Penet est contrôleur civil et malgré d’incessants travaux trouve quelques moments pour peindre la Tunisie qu’il aime. ce sera lui qui donnera ses premières leçons de dessin à sa fille car il reconnait chez elle le don et le goût de peindre.

Françoise va rencontrer Le maître Alexandre Roubtzoff et ses leçons seront les prémices de sa formation artistique.

Elle va rencontrer d’autres peintres, Vergeaux aux Beaux Arts de Tunis, et P. Berjolle. A partir de 1949 elle devient membre de l’institut de Carthage, elle expose dans les salons et de 1952 à 1961 fait des expositions personnelles.

Sa signature à cette époque est: F. A. Pichat, du nom de son mari, mari qu’elle va perdre en 1954, et qui la laisse à trente quatre ans seule, avec trois jeunes enfants.

Françoise avec courage et déterminantion passe le professorat de dessin suite à de solides études. Elle quitte la Tunisie en 1962 et elle arrive à Grenoble où elle trouve au lycée Stendhal son premier poste de professeur de dessin, puis quelques années plus tard, c’est à Paris qu’elle va l’enseigner. C’est alors qu’elle mène de front son professorat et les expositions dans les grands salons parisiens. Salon des artistes français, salon des indépendants, salon d’automne, salon des paysagistes français, salons ou elle va rencontrer le peintre Fontanarosa, Alfred Giess, Maurice Martin, Georges Cheyssia et bien d’autres encore… Certains seront ses amis et c’est à cette époque qu’elle deviendra membre à vie de la fondation Taylor.

A côté de ces grands salons, elle prépare ses nombreuses expositions personnelles. A Paris dans les galeries Weill et Ror Volmar, à Nancy, Colmar, Besançon, à Amiens à la galerie Wallet-Foulque, à Honfleur à la galerie La Lieutenance.

Françoise Larrieu est un peintre figuratif, tendance « réalisme poétique » enthousiaste, sincère, humble.

C’est en 1968 qu’elle rencontre et épouse André Larrieu et c’est à partir de cette date que Françoise Larrieu signe : F. A. Larrieu.

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FRANÇOISE LARRIEU PEIGNANT SUR LE MOTIF AU BORD DU CANAL DE BOURGOGNE

Toute sa vie Françoise Larrieu a eu de nombreux ateliers. Toute jeune, elle part sur le motif avec son matériel de peinture, dans un champ de blé ou ailleurs en Tunisie, avec son premier enfant qu’elle tire dans une petite charrette. Plus tard l’été en Bourgogne, c’est au bord des chemins qu’elle installera son chevalet et son grand parasol blanc pour peindre les moissons ou les lisières d’un champ bordé d’ombelles. En Provence, pour les lavandes, en Bretagne pour un baie ou court le vent qui blanchit la mer, et … à Paris ! Elle a découvert avec bonheur la Cour de cassation où travaille son mari. Elle demande et obtient la permission de peindre le Pont Neuf et la Seine depuis la deuxième chambre civile de la Cour. En l’absence des conseillers, bien sur. La Seine sera un de ses sujets favoris, au printemps, en crue, sous la neige…

Les bouquets et les fleurs seront une autre facette importante de sa peinture. Dans sa maison de Bourgogne intime et chaleureuse, elle installe un atelier où elle peint les fleurs de son jardin, mais elle les peint aussi « dans » son jardin, qui est lui aussi un tableau vivant !

Qu’elle représente des paysages de lumière ou d’eau, des moissons, des jardins ou des bouquets faits de grâce et de fraicheur, on découvre que sa peinture lui ressemble et respire le bonheur. « A l’heure où beaucoup pontifient leurs tristes peintures ou prennent leurs aspirations pour des vérités, il est bon de gouter cette peinture sensible et vraie » …

Françoise Larrieu va écrire un livre qui relate l’histoire de sa famille et de ses parents :  » Tant d’aubes après tant de nuits » (Editions de La Simarre, 1991). C’est avant tout un livre de peinture, illustré par de nombreux dessins de son auteur, avec quelques reproductions en couleurs de ses toiles et de celles de son père qui est le principal personnage de ce livre, et ou elle raconte la naissance de sa vocation artistique.

 

GERANIUMS

Pour terminer ce résumé de la carrière artistique de ma mère Françoise Larrieu par une citation de son livre :

« Je savais que les peintres forment un monde à part, auquel j’appartenais. Mon instinct me disais que je partageais non seulement l’enthousiasme et le désintéressement mais aussi cette pureté du cœur qui survit aux épreuves aux erreurs et aux défaites. Je pensais que nous faisions partie d’un petit nombre d’élus, les « Goélands ». Pourquoi les goélands ? Parce que j’ai toujours aimé ces oiseaux de mer, élégants et vigoureux, parce que je les imagine, survolant les écueils et les tempêtes, maîtres de l’espace, ivres de bonheur, d’air pur, de brume, de solitude »

Et celui là :

« Les circonstances m’amenèrent parfois à passer de longues heures à executer des copies dans les musées. Je n’ai jamais regretté ce temps-là. Ces tableaux qu’on va reproduire on les regarde de tous ses yeux avec un amour où le respect tient une grande place. Alors ils se mettent à vivre : ce qu’on cherchait à comprendre vous apparaît peu à peu, et ce sont de silencieuses, d’irremplacables leçons que donnent les vieux maîtres à leur modestes copistes »

 

Françoise Larrieu a peint toute sa vie qui s’est arrêtée le 23 septembre 2012.

Martine Polère.

 

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